A l’heure où les adolescents de 15 à 16 ans vivent leurs premières expériences d’autonomie pendant les vacances, et avant leurs premiers jobs d’été, ma fille a choisi un séjour solidaire au Mali. Première rencontre avec l’Afrique. J’avoue que le concept de « Sans Frontières« , l’organisateur du séjour, est plutôt séduisant : promouvoir l’initiative, le goût de l’aventure avec une sensibilisation à l’écologie, tout en respectant la charte écologique du voyageur (Agir pour un tourisme responsable). Au programme, un chantier dans le village de Endé pour aménager et équiper l’école du village et un trekking au pays Dogon.
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nMa fille est donc parti ce matin pour Bamako…
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nC’est en se rendant à l’hôpital pour les vaccins préalables que l’on mesure que ce voyage ne sera pas comme les autres.
nUne information donnée avant la vaccination pour la fièvre jaune annonce la couleur : le risque est réel et mortel !
nL’affichage nous donne tous les détails des hépatiques existantes (je connaissais la A, B, et C mais en fait bien d’autres existent aussi).
nLe moustique devient l’ennemi à chasser coûte que coûte : l’enjeu du séjour sera d’éviter de se faire piquer pour ne pas attraper le paludisme, la fièvre jaune et j’en passe …pas facile quand on a justement une peau qui attire les moustiques ! . J’ai lu mais trop tard un article au sujet de la Thiamine (vitamine B1) qui modifiera l’odeur de la peau et ainsi rejetterait les moustiques. Est ce efficace ?
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nAvant de partir on prend aussi conscience des coûts cachés qui viennent largement augmenter le budget du séjour : compter près de 300 euros en plus, et ça les agences de voyages ou organisateurs de séjours ne vous en parlent pas franchement avant. Dans le détail, voilà le budget (297 euros ) :
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- – formalités visa : 38 euros
- – consultation et vaccins (non remboursés par la Sécu) : 109 euros
- – traitement anti paludisme malarone (il en existe plusieurs mais certains ont de effets secondaires) : 90 euros
- – parapharmarcie : 60 euros (produits anti moustiques (peau et vêtements : insectecran ou 5/5), crème solaire (bio évidemment !), gel anti bactérien bio, lingettes, gouttes pour nettoyer les yeux et le nez (poussières) …)
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Sans compter le complément au trousseau de voyages si on ne peut pas l’emprunter : chaussures de rando pour le trekking, « sac à viande » (draps de couchage) pour nous ce sera un modèle fait maison, …mais aussi appareils photos jetables (et oui pas de possibilités de recharger les batteries), argent de poche, …
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nJ’ai ajouté dans le sac à dos deux flacons hyper pratiques : un baume de copaiba (calme les piqures d’insectes et de plantes et soulage les coups de soleil) et une huile d’Andiroba (fait fuir les moustiques et soulage les muscles, contractures, les entorses lors des marches …) mais aussi quelques huiles essentielles bio pour parer à tous les bobos : basilic tropical (antispasmodique puissant, tonique digestif indiqué pour les spasmes, nausées, digestion difficile , contre le stress, les allergies, …), de l’eucalyptus citronné, et du curcuma … . En prévention je lui ai donné aussi des gouttes de pépins de pamplemousse (pour éviter les parasites).
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nLes règles d’hygiène sont strictes et l’hôpital se charge de nous les rappeler : interdiction de boire de l’eau non encapsulée ou non décontaminée, de manger des glaces ou glaçons, … des légumes crus et des frais sans enveloppe. Impossible non plus de se baigner dans les eaux stagnantes (pas de rafraîchissement sous la cascade, tentant pourtant pour les ados quand il fait 40 degrés !). Interdiction aussi de marcher pieds nus car les parasites passent aussi par là !. Pas de caresse aux animaux et on ne touche pas non plus les nourrissons. Le soir, la tenue de combat s’impose : vêtements longs (et clairs) et imprégnés du spray anti moustique, du spray aussi sur le corps et on dort sous la moustiquaire.
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nPour la douche, ce sera plus compliqué ! Les ados savent qu’elle ne sera pas quotidienne. Le savon bio écolo (biodégradable) servira pour la toilette et pour le lavage des vêtements, car on voyage léger en Afrique.
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nVoilà donc le séjour démarré. Ce soir arrivée à Bamako. Les Ados dorment dans un petit hôtel de ville, bien situé et bien tenu (dit on sur le programme) mais sans clim, gaspilleuse d’énergie rare et coûteuse. Demain ce sera 10 heures de taxi brousse (voir plus car il parait qu’il s’arrête souvent et que des échanges commerciaux se font à chaque arrêt) puis 4/4 pour accéder au Pays Dogon et au village de Endé, où les ados débuteront leur au aide au chantier de l’école du village.
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nCoté parents, on est quand même rassuré de savoir qu’ils sont moins de 15 ados pour 2 animateurs, qu’une équipe est disponible 24/24 et 7jours sur 7 pour envoyer en cas de besoin un animateur, répondre aux questions médicales ou autres problèmes de logistiques. Les enfants ont aussi à dispo un 4/4 en permanence pour porter les sacs à dos, soulager un enfant blessé, porter le ravitaillement (eau, …) mais aussi pour intervenir en cas d’urgence, notamment en brousse. Et aussi un central d’appel qui permet de nous tenir informé chaque jour de leu séjour. Ouf !
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nReste maintenant à attendre des nouvelles !!!
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6 réponses à “Mon enfant part au Mali, premier séjour solidaire en Afrique”
Le Mali est une destination incontournable en Afrique et certaines agences de voyages et de tourisme s’engage à mettre des circuits athentiques à la disposition des voyages de toutes classes.
Merci Christine pour ce témoignage. Souhaitant que cette ado retrouve toute sa forme très rapidement (on attend des nouvelles !). Effectivement elle a eu la chance d’avoir près d’elle des adultes attentifs à son comportement. Ma fille va d’ailleurs faire prochainement les examens recommandés par l’hopital, 3 semaines après son séjour : prise de sang, analyse des urines et selles, …Pour l’instant, à part une grosse fatigue due davantage à la fiesta entre ados, pas d’autres signes …à suivre
Bonjour,
nJe tombe sur votre discussion par hasard. Ma belle-fille de 16 ans est revenue il y a 10 j d’un séjour au Mali et Burkina-faso, elle était en séjour avec un organisme qui organisait un séjour découverte pour ados en association avec une démarche humanitaire. L’organisme avait l’air sérieux.
nRésultat des courses: sur place ils ont dormi dans des villages, ont marché pied-nus, ont bu de l’eau désinfectée mais avec des glaçons(!!!) se sont baignés ds un fleuve,…. bref, un séjour à risques. Les accompagnateurs ont été imprudents et les jeunes leur ont fait confiance, malgré les recommandations par leurs parents.
nRésultat : après une semaine de retour, fièvre à 40°, cyanose, malaise –> septicémie due à la fièvre tiphoïde. La jeune fille est hospitalisée depuis qqes jours et heureusement les choses rentrent dans l’ordre peu à peu. Le germe responsable est transmis par le manque d’hygiène et par l’alimentation. On a frolé la grosse catastrophe car elle était à la limite du choc septique et heureusement nous étions à ses côtés quand les choses se sont déclenchées. On a eu un bon réflexe en l’emmenant à l’hôpital, mais si elle avait déclaré ces symptomes là-bas ou dans l’avion…. ce ne serait pas la même chose.
nAlors arrêtez avec les discours insouciants!!!!!
nOn peut tout à fait découvrir un pays passionnant et vivre au contact de la population, bien sûr, mais il faut aussi respecter les principes de prudence élémentaires, les deux ne sont pas incompatibles !
nIl y a de véritables dangers infectieux et parasitaires en Afrique, tout le monde le sait. Prétendre le contraire est déraisonnable.
Merci Anna de ton témoignage ! Ma fille est rentrée, finalement elle a vécu des moments qui n’étaient pas prévus et qui font ces rares moments de partage avec les maliens. Je comprends ton envie de vivre comme eux sans retenu. Ton témoignage est important, il nous permet de mieux nous projeter dans la réalité de ce type de séjour et de ces paradoxes. Peut être aussi que devenir parents change en partie sa façon de voyager ? Surtout quand on envoie son enfant dans un pays où soi même on n’est pas encore allé, en éclaireur. Elle est revenue affaiblie, 2 kilos en moins, très fatiguée mais heureuse et c’est bien là l’essentiel. ILs ont traversé un cours d’eau avec de l’eau jusqu’aux hanches …alors je n’ai pas trop compris le discours d’avant sur les dangers de l’eau stagnante et les mesures de précaution. Une femme de médecin m’a dit que la méningite pouvait s’attraper en se couchant sur le sol, et elle ne comprenait pas pourquoi le professeur n’avait pas décidé cette vacination préalable. Ma fille a dormi dans une tente, sur un matelas de mousse, …avait elle besoin de ce vacin ? Si quelqu’un a plus de précisions à ce sujet je suis intéressée.
bonjour
nnn
j’ai lu par grand hasard cet article qui m’a bien fait sourrir.
nnn
cest bien de partir dans le concept ATR
nmais toutes les précautions citées me font rire.
nne pas toucher un nourrisson, ne pas marcher pied nu, ne pas se baigner dans une cascade, ne pas , ne pas…si il y a autant de contraintes, pourquoi partir vers l’inconnu et l’étranger si cest pour agir commme un blanc flippé.
nje suis partie au pays dogon, j’ai porté un nourrisson dans mes bras, jai marché pied nu,j’ai caresser des animaux, j’ai pas toujours dormi sous moustiquaires, j’avais une trentaine de boutons de moustiques sur mon pied gauche, j’aitoujours pas mis de spray anti-moustique car je vivais avec les maliens, avec et comme eux. jai réussi a recharger mon téléphone, à endé notament, ou il y a aussi une cascade d’eau non stagnante et où tous les jeunes se baignent.
nnn
et oui, je suis tombée malade, la fièvre widal, similaire à la fièvre tiphoide. je suis restée allongé sur un lit pendant 3 jours, dont 2 jours de perfusion 8 heures par jours.
nJe tiens a préciser que 3 autres blancs que j’ai rencontré pendant mon séjour et qui prenaient plus de précautions sont aussi tombées malades, paludisme en plus. La mère, infirmière,et ses 2 filles.
nRentrée en france, le médecin n’a pas su tout de suite comment me soigner…mais je nallais pas mourir, jai juste vécu mon séjour parmi les africains, avec eux, de la même manière.
nj’ai trouvé la force physique pour continuer mon séjour avec eux, comme aly, mon ami dogon qui été aussi malade, mais qui ne s’en est jamais plains.
naujourd’hui,je ne me plains plus de la même façon, pour les mêmes choses.
non a de la chance, occidentaux, à avoir ce qu’il faut pour se soigner, c’est a dire l’argent. mais on a aussi l’exigence de vivre en bonne santé et dans la sécurité tout en passant à côté de certaines aventures.
nj’ai mis 6 mois à me rétablir entierement.
nmais je suis fière d’avoir vécu ça. j’ai compris la maladie africaine, la douleur, et leur force dans le desespoir.
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alors ton enfant n’aura surement pas les mêmes aventures que moi, parce qu’il se montrera surement plus méfiant et peut etre plus « responsable » quant à sa santé…mais vivra t il réellement l’aventure africaine? une autre certainement.
nnn
le bio, l’écologie…mais en afirque, ceux sont d’autres préaucupations. cest la survie.
nnn
voila je tai fait partager mon expérience au mali, ou je suis partie 5 semaines seule, a l’age de 19 ans.
nune expérience forte en émotion, parfois en déception.
nnn
je sais pas quel est le but de mon écrit, juste qu’il faut arreté de tout prévoir et sécuriser, et vivre, tout en acceptant les risques.
nje dis pas qu’il faut prendre exemple sur la façon dont j’ai vécu mon voyage, mais je dis qu’il y a des extrèmes, deux exemples sous nos yeux ; il faut un juste milieu.
nnn
cordialment
C’est a peu près correct comme precautions a prendre. Pour l’appareil photo… c’est toujours possible de le recharger a Bandiagara, la principale ville au pays Dogon.
nPS: Je vis a Bamako