La cosmétique bio équitable, ça vient d’ailleurs

Auteur: admin

Dans la série les éco-informateurs s’unissent, voici un article sur le thème « ça vient d’ailleurs » …Et oui ce n’est pas parce que cela vient hors de nos frontières que l’on peut faire n’importe quoi ! Oui la cosmétique bio équitable vient d’ailleurs et elle respecte des valeurs auxquelles on tient !

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Dans les flacons de gel douche ou shampoing, dans les tubes de crèmes présentés dans les rayons des hypermarchés, ou dans les publicités affichées à la télévision, les marques mettent en avant des ingrédients venus d’ailleurs : huile d’argan, jojoba, beurre de karité, … Mais si vous regardez bien le détail de la composition, vous verrez que ces ingrédients attirants, promoteurs, ne représentent souvent que 1% de la composition du produit. Pourquoi ? Raison économique : ces ingrédients viennent de loin, sont disponibles en faibles quantités, avec une demande croissante et donc une hausse du prix et une pression sur le cycle de fabrication.

Et derrière tout cela ?

  • Des impacts non négligeables sur l’environnement : l’arganier du Maroc (dont les amandons sont pressés pour la fabrication d’huile d’argane) est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et joue un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique : son système racinaire s’enfonce très profond dans le sol pour retenir l’eau, stabilisant ainsi le sol, réduisant l’érosion, et donc l’avancée du désert. Sauf que plus de 600 hectares d’arganiers disparaissent chaque année au profit de cultures maraichères (en plus trop gourmandes en eau ) et qu’il faut plus de 10 ans pour obtenir un sujet adulte. (cf : L’huile d’argan, ou huile d’argane, l’or vert du Maroc, précieux à plus d’un titre )
  • Des impacts sur les populations locales : les grandes firmes de cosmétiques arrivent sur des territoires en « colonisateurs », plantent leur drapeau sur des parcelles achetées, déposent des brevets à tour de bras sur les plantes et leurs usages ce qui a pour effet d’interdire aux populations autochtones qui maitrisaient des savoirs faire ancestraux de ne plus être autorisées à les pratiquer et de leur interdire l’accès à leur ressources naturelles. La biodiversité devient aujourd’hui l’objet de privatisation ! (cf mon article sur la piraterie du bio).
  • Des impacts sur la santé : Alors que ces matières premières sont nobles et gorgées de principes actifs, la pression exercée face à des volumes limités et des prix à la hausse, entrainent des comportements malhonnêtes : les huiles sont mélangées (on vous vend de l’huile d’arachide pour de l’huile d’argan), on y ajoute des substances issues de la pétrochimie en ventant le naturel, on utilise des procédés d’extraction ou de fabrication qui tuent tous les principes actifs pour au final obtenir un cosmétique complètement inerte au prix du bio…

Et pourtant, il existe de vrais cosmétiques bio équitables, des huiles du monde, fabriqués par des producteurs qui respectent l’homme et l’environnement, qui travaillent en collaboration avec les populations locales (coopératives, groupements de producteurs, …) pour vous garantir des produits bio efficaces. Ce n’est parce que cela vient d’ailleurs qu’on doit perdre son éthique ! Chez Abonéobio nous apprécions particulièrement la démarche :

En achetant nos cosmétiques, regardons les étiquettes et posons nous la question de l’origine de sa composition. Les ingrédients qui nous aident à nourrir votre peau ne doivent pas mettre en péril les populations locales, ni aujourd’hui ni demain. Optons pour un flacon avec une huile bio qui soulage, apporte un réconfort …et donne un job aux populations locales, tout en protégeant la richesse des savoirs faire ancestraux. Ensemble, ici défendons LE VOULOIR D’ACHAT !

Cet article a été réalisé dans le cadre de la dynamique des Eco-informateurs toujours là pour essayer de se poser des questions sur nos enjeux en matière d’écologie, de développement durable, de consommation responsable, …

Sur ce thème, « ça vient d’ailleurs », je vous invite à lire d’autres articles des blogueurs éco informateurs :

7 réponses à “La cosmétique bio équitable, ça vient d’ailleurs”

  1. Esra > pour moi bio et équitable doivent aller ensemble…il s’agit de produits bon pour l’homme et bon pour la planète. Par exemple Alter Eco avait sorti une gamme cosmétique équitable (très bien) mais pas bio du tout avec des parabens and co^^. Je pense qu’ils ont du arrêter cette gamme. Après il existe aussi la certification Ecocert ESR qui justement est là pour certifier du bio et équitable, mais la démarche est nouvelle et ne concerne pas seulement le produit fini mais implique tous les acteurs de la chaine

    Abi > les images subliminales pour vendre un produit bourré de pétrochimie, du classique mais qui fait bondir, surtout en regardant de près l’étiquette de la composition !

    Urus > il faudrait donner les clés de lecture aux consommateurs pour déchiffrer ces étiquettes. En cosmétique on parle INCI et là sans décodeur on ne capte rien ! 

    Jean Marc > d’autant que les majeurs se mettent aussi à décliner des gammes bio, mais on se demande pourquoi d’un coup cela devient une évidence quand pendant des années cela ne les a pas empêché de nous injecter de la pétrochimie à tour de bras ^^

    Cyrille > je dirais aussi la beauté de la campagne de com doit alerter 🙂 En ce moment elles défilent sur la TV ces marques qui se découvrent un intérêt pour le bio. Les marques les plus intéressantes d’un point de vue de la qualité du produit n’ont pas les moyens de faire ces campagnes et fonctionnent grâce à leur richesse intra sec et le buzz de la satisfaction des clients.

    Ludivine > complètement d’accord. La question est jusqu’à quand ces petites marques pourront telles se battre ? On a déjà assisté à des vagues de rachats de petites marques bio par des grands groupes (L’Oréal rachètait sanoflore et Clarins Kibio, Occitane entré au capital de Melvita, ….)

  2. Et même oui aux petites marques bio qui se battent pour exister versus celles qui se mettent au bio uniquement pour l’argent !

  3. cyrille dit :

    C’est certain que dans les cosmétiques comme dans beaucoup de domaines, la beauté du flacon ne fait pas la qualité du produit et il est préférable de bien lire les étiquettes avant d’acheter ses cosmétiques.

  4. Laurence,
    nMerci pour les précisions sur la composition qui est un peu fallacieuse finalement pour certaines marques . Je vais me pencher un peu plus dorénavant lorsque j’achéter tous ces produits cosmétiques.

  5. urus dit :

    « En achetant nos cosmétiques, regardons les étiquettes… »
    nVoilà un sage conseil qui vaut pour tous les produits!

  6. Abi dit :

    Ton article me fait penser que je trouve dingue pour ma part que l’on autorise toutes les pub mensongères que l’on voit à la télé. La nana qui se tortille sous la douche en se frottant le corps avec des fruits exotiques est une image trompeuse. Le pire c’est qu’à force même les plus critiques se font avoir par ce lavage de cerveau.

  7. Un bon rappel sur deux approches complémentaires : bio et équitable.
    nJe me suis déjà retrouvée à devoir choisir entre un produit bio et un produit équitable, ce qui met dans une position délicate, il faut le dire ! On en vient à se demander « être favorable à l’homme ou à la planète ». J’espère vraiment que les gammes bio/équitables se développeront à l’avenir !