Nous passons l’essentiel de notre temps dans des intérieurs, vingt deux heures en moyenne dans une journée. Nous pensions être à l’abri des pollutions ? Il n’en est rien : l’air intérieur est 5 à 10 % plus pollué que l’air extérieur ! Plus de 18 millions de personnes victimes d’allergies en France, et les cas d’asthme ne cessent de se développer et c’est notamment parce que nous sommes exposés à cette pollution chimique invisible à l’intérieur de nos maisons, de nos bureaux et de nos voitures. Faire appel au service d’un professionnel pour piéger les substances nocifs de notre intérieur permet de prendre conscience de leur dangerosité. Dans le documentaire proposé par France 5 « La maison poison quand nos intérieurs nous polluent », une maman découvre que l’asthme de son fils est aggravé par les travaux récents fait dans l’appartement (parquet stratifié, peintures, …) et par le mobilier acheté (lit, canapé…), et les bougies parfumées disposées. Le tout émet notamment du formaldéhyde, substance nocive qui se cache dans les tissus des canapés, les colles de bois agglomérés, les peintures…qui joue le rôle de conservateur, durcisseur, et liant..pratique pour les industriels et ajoutés à toutes les sauces. Sauf qu’il est classé cancérogène certain par le CIRC depuis 2004 et pourtant toujours autorisé par l’Europe. Alors faire le ménage ça aide à retrouver un intérieur sain ? Pas vraiment ! Au lieu d’assainir, l’usage aux produits ménagers classiques dégradent la qualité de l’air. En clair, plus on fait le ménage et plus on pollue l’air respiré !
Pourquoi ne pas imposer une étiquette claire sur les produits ménagers ? Aujourd’hui il est simplement demandé d’afficher les pourcentages des grandes familles de composants. Pourtant une étude grandeur nature sur les émissions de polluants, commandée par le ministère de l’écologie, démontre que le fait de faire le ménage avec des produits nocifs plus accroitre de 2 à 3 fois la concentration de substances nocives dans l’air intérieur ! Ils ont retrouvé plus de 30 COV différents (Composés Organiques Volatils ) et à 91 % du formaldéhyde, ainsi que du terpène (ce qui donne l’odeur de frais des produits d’entretien, désodorisants ou bougies), et de l’ammonium quaternaire sert de désinfectant dans les détergents, les nettoyants, les lingettes notamment des salles de bains et des toilettes (des petites pièces où l’on se trouve très exposé à la respiration de produits chimiques) A noter que l’utilisation de plusieurs détergents est plus nocif encore (c’est l’effet cocktail avec une « fabrication » de nouveau formaldéhyde quand des substances réagissent les unes par rapport aux autres). Alors faut il choisir des produits écologiques ? Oui mais pas n’importe lequel ! Les produits vendus en grandes surfaces arborant l’écolabel restent insuffisants. Le reportage indique clairement que l’Ecolabel n’a pas supprimé la présence de substances chimiques (certes pas de formaldéhyde) car les COV ne sont pas proscrits ! On tolère jusqu’à 6 % de COV dans les produits sous écolabel. Réduire ne suffit pas à rendre des produits sains.
En attendant un étiquetage clair sur les produits d’entretien, on peut apprécier celui proposé dans les rayons des magasins de bricolage, sur les peintures notamment. Depuis qu’une loi est passée, les rayons se remplissent de produits étiquetés. En septembre 2013 l’ensemble sera obligatoire. Il suffit d’opter pour des produits qui affichent un A+. Si le consommateur averti change sa manière de consommer, les fabricants vont bien être obligés de changer aussi leur manière de produire. Car il existe des solutions comme nous l’indique le documentaire. Une société a mis en place une technique à base de feuilles qui capturent les polluants chimiques à l’intérieur du meuble. Il suffit de 5 à 6 feuilles au sein d’une armoire, à 2 euros l’unité. Sauf que les fabricants plaçant ce type de produits devraient assumer le fait de reconnaitre précisément que leur mobilier contribue à la pollution intérieure. Ce chef d’entreprise attend que son innovation soit développée par un industriel. En attendant, le consommateur qui achète un pot de peinture référencé A+ doit aussi savoir que les tests ont été faits au bout de 28 jours pour simuler un effet longue durée. Ce qui veut dire que l’évaluation de l’émanation instantanée qui se dégagera lors de l’application de la couche de peinture n’a pas été effectuée. Et c’est à ce moment là que les risques sont les plus importants : le conseil pratique consiste à aérer au maximum la pièce pendant 7 jours (personnellement j’ai testé aussi en mettant des oignons partout dans les pièces concernées). De plus l’étiquetage reste partiel puisqu’il ne se limite qu’à 10 composants ! Le projet initial portait sur l’analyse de la concentration de 165 COV, mais entre temps le lobbying de l’industriel est passé par là. Le reportage épingle notamment l’association AIMCC qui regroupe 7000 entreprises du bâtiment, bois, … et qui ne voulait pas de cette étiquette, qu’elle voulait rendre discrète et dissimulable (cf le mail interne présenté dans le documentaire). D’autres ont décidé d’agir comme le groupe PPG qui propose une peinture Ripolin à base de résine naturelle, et pour laquelle il a fallu trouver des sources d’économie (et notamment dans un emballage réduit) pour alléger le surcout de 2 à 3 fois par rapport à l’achat d’une résine synthétique ) pour sortir un produit efficace, moins polluants, à prix identique.
Comment peut-on produire des biens de consommation, les vanter dans des publicités, tout en sachant qu’ils ne sont pas neutres pour la santé ? interroge la réalisatrice. « Je souhaitais démonter les mécanismes qui font que les décrets de protection des citoyens consommateurs tardent à exister, puis à être appliqués. Une lenteur qui arrange les pouvoirs économiques et qui est bien souvent couverte par les autorités. Comme pour l’amiante, les responsables auront peut-être un jour à répondre de leurs agissements. » D’autant que le documentaire démontre que, en matière de pollution domestique, il n’existe pas de fatalité : « Au-delà du constat des risques sanitaires et des mensonges des industriels, je voulais aussi montrer dans ce film qu’il existe des alternatives, des produits non toxiques aux recettes toutes simples », conclut Meriem Lay.
- A voir le reportage sur France 5 : La maison poison quand nos intérieurs nous polluent, réalisé par Meriem Lay
- Dimanche 27 janvier 2013 à 20.35,
- 52 minutes,
- Production Ligne de Mire Production, en association avec France Télévisions
Le conseil d’aboneobio : optez pour de vrais produits entretien bio pour faire le ménage dans votre maison ! Et je vous invite aussi à relire cet article qui vous explique pourquoi les produits d’entretien écolabel sont insuffisants .
3 réponses à “La Maison-poison quand nos intérieurs nous polluent”
Bonjour
nnn
J’ai vu l’émission du 18/02/2013 (apparement une rediffusion du 27/01/2013) de l’émission « maison poison, nos intérieurs nous polluent » et cette vidéo n’est plus disponible sur france5 replay.
nPourriez-vous SVP me donner les 2 astuces de fin d’émission l’une pour fabriquer un produit multi usage et l’autre un produit fabriqué avec de l’huile dont je ne me rappel plus l’utilité.
nOu alors de me procurer une copie du reportage.
nSincères salutations.
nAudrey
Madame, Monsieur, bonjour,
nnn
Serait -il possible d’avoir une copie du reportage diffusé sur France 5 le dimanche 27 janvier 2013 à 20h35 concernant à 20h35 intitulé » La maison- poison, quand nos intérieurs nous polluent » pour le monter dans un de mes cours à des apprentis de CAP Maintenance des Bâtiments et Collectivités ?
nSincères salutations
nnn
Mr Dominique WANHAM
Bonjour Laurence,
nnn
J’ai vu l’émission et je l’ai trouvée tellement bien que j’en ai parlé à tous les abonnés de mon blog !
nnn
Je pense qu’il est important que tout le monde sache que nous nous empoisonnons tous seuls en croyant bien faire.
nnn
Les conseils naturels donnés sont excellents ! Je vous invite toutes (et tous !) à découvrir le ménage naturel 🙂
nnn
Merci pour cet article.