Alors qu’en Europe, chaque candidature pour des événements sportifs inclue un volet Développement Durable, la coupe du Monde de football au Brésil semble avoir oublié cet aspect qui nous semble pourtant essentiel.
Le Brésil avait pourtant mis en avant certains projets comme l’installation de panneaux solaires qui permettrait d’alimenter en électricité la population après les festivités. La modernisation des transports en commun pour la population a même été délaissée au profit de l’aspect énergétique des nouveaux grands ensembles…qui risque d’être abandonnés faute de fréquentation. De plus, on déplore de nouvelles travées bétonnées au milieu de la forêt Amazonienne. Notamment, deux autoroutes qui relient désormais Barra da Tijuca et Deodoro (26km) et l’est et l’ouest de Rio (56km). Je me souviens encore d’une époque où l’on surnommait la forêt Amazonienne ‘le poumon de la planète’, et je me désole de constater qu’elle est la première sacrifiée devant le développement économique, et même le sport.
La France et la belle au bois dormant….
A l’inverse des pays nordiques qui ont fait le choix depuis longtemps de gérer durablement le bois, la France a voulu développer une forêt « primaire » ou subnaturelle, qui permettrait plus de biodiversité.
Car en France aussi nous disposons de ressources forestières abondantes. À l’occasion du colloque national de la biomasse, Virginie Schwartz, directrice générale déléguée de l’ADEME, a rappelé que la France dispose en effet de grande réserve de bois : « la forêt française produit 85 millions de mètres cube de bois par an et seule la moitié est récoltée ». Une forêt gérée de manière durable, c’est à dire en coupant régulièrement et en replantant systématiquement permet de limiter les risques d’incendie, l’étouffement des arbres (effet climax) par leur développement de leur propre végétation. De plus, le bois ainsi coupé « piège » le dioxyde de carbone qui avait été absorbé lors de la photosynthèse, alors que parallèlement, les nouvelles pousses continuent de transformer le dioxyde de carbone en dioxygène.
Le bois, mais pour quoi faire ?
Il y a tout d’abord, le bois comme énergie de chauffage. Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie a d’ailleurs proposé cette alternative : « Il ne s’agit pas d’opposer les énergies les unes aux autres. Mais, dans le nouveau modèle énergétique en France, j’entends faire en sorte que la biomasse occupe une place très importante ». Cependant, cette proposition ne sera pas possible si vous habitez Paris et la proche banlieue (zone sensible). En effet, le plan de protection de l’atmosphère révisé pour l’Île-de-France précise qu’au 1er janvier 2015, il ne sera plus possible de faire une flambée même d’agrément, à cause notamment des particules fines, dont les seuils réglementaires sont souvent dépassés. Selon la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Ile-de-France (DRIEE IF), ces particules réduisent de 6 mois l’espérance de vie dans l’agglomération parisienne. Or, le chauffage au bois représente 23 % des émissions de ces particules en Ile-de-France, soit autant que l’échappement des véhicules routiers. Le bois comme biomasse n’est donc pas la panacée pour améliorer le rendement de la ressource forestière.
Le bois comme matière première pour le mobilier et même la construction propose de nombreux avantages : isolation phonique et thermique, esthétisme, disponibilité des matériaux, mais les maisons de type « ossature bois » reste minoritaire pour les constructeurs. Parmi les usages le plus glamour du bois, nous pouvons citer les montures des lunettes tendances (Shelter, Wave of Wood, OriginEyes…), et les sous-vêtements de la marque française Do You Green, qui réalise une fibre douce et confortable à partir de copeaux de bois recyclés ( à partir de l’élagage du pin blanc), assez proche de la microfibre de coton ou de soie. Et comme le papier est omniprésent en cuisine, If You Care a développé une large gamme de produits, du papier cuisson au sac en papier réutilisable en passant par les moules à cupcake en papier labellisés FSC (Forest Stewardship Council).
Du bois au papier
Le papier, ramette et journaux, se recycle désormais au moins 5 fois s’il est trié et récupéré par les organismes, tels que Ecofolio ou la Paprec.
Alors que seulement 47% du papier est recyclé en France, les entreprises écologiquement responsables ont depuis longtemps intégré le souci du recyclage ou de la réutilisation des cartons et des papiers. Par exemple, Chez Nature & Stratégie le prix du ramassage et le coût carbone ont été longuement analysés avant qu’une solution satisfaisante ait été trouvée. La société s’est équipée d’une presse à balle qui compacte le carton, afin d’optimiser son stockage et de gagner de la place. Ainsi Nature & Stratégie a eu la possibilité de diminuer par 6 le nombre de transport par an.
La seconde vie du bois
Au volet réutilisation, nous avions été bluffés par les créations de M. Bruère aussi fabriquant de la fameuse Pate Verte multi-usage. Il détourne des palettes en bois afin de leur donner une seconde vie en tant que meubles. Sur le réseau social pinterest et divers blogs, la mode du DIY (do it yourself) se démocratise et les internautes rivalisent d’inventivité pour créer de nouveaux usages : transformer un lit de bébé en banc ou des palettes en mur végétalisé miniature… Ecologie et créativité sont toujours aussi proches.
Que pensez-vous du bois et de la forêt : matière première, énergie biomasse ou écrin à protéger ?