En 2012, nous avons produit plus de 5,3 tonnes de déchets par habitant, selon le Commissariat Général au Développement Durable. Mais quoi qu’on en dise, on aime nos objets : notre cafetière (ou bouilloire) qui nous offre notre carburant du matin, le grille-pain et son odeur de pain toasté, ou notre machine à laver, si utile au quotidien et que l’on pourrait utiliser les yeux fermés tant on la connaît bien… Une petite panne et c’est la cata !
Réparer soi-même ou en dehors des circuits de S.A.V est tombé en désuétude dans les années 80 où la technologie permettait de proposer des appareils plus légers, économes, performants… mais pas aussi fiables dans le temps! Que ce soit par la recherche de matériaux moins coûteux (moins résistants), une conception qui rende la réparation impossible ou le manque de pièce de rechange, les industriels ont lancé la mode de l’obsolescence programmée! Pour lutter contre celle-ci, la réparation de nos appareils est devenue un sujet d’actualité et nous avons profité des occasions données lors de la Semaine du Développement Durable pour les tester.
Qui répare et pourquoi ?
Jusqu’à présent peu d’études permettent de dégager un profil de bricoleur. “La plupart de nos clients habitent en région, où il est parfois difficile de se procurer une pièce de rechange à proximité, et l’on remarque une proportion de 80 % d’hommes et 20% de femmes. Par contre, dans les grandes et moyennes villes, ces chiffres s’atténuent avec 40% de femmes qui n’hésitent pas à réparer elles-même! “indique Geoffroy Malaterre, fondateur de Spareka. La réparation est avant tout un sujet économique : pas le budget pour faire face à une grosse dépense, pas l’envie de changer son matériel, l’argument écologique vient en 3è position! Pourtant 50% des appareils que nous jetons sont encore réparables. Les réparer permettrait de faire diminuer de manière drastique notre empreinte environnementale.
L’atelier pédagogique Spareka : pièces, conseils et vidéos !
Si le site www.commentréparer.com permet d’échanger les bonnes pratiques de réparation entre bricoleurs chevronnés et les apprentis, Spareka est à la base une plateforme de vente de pièces détachées. Depuis 2012, le site propose également un outil d’autodiagnostic, pour identifier les pannes réparables, un annuaire des réparateurs dans votre région (non-agréés mais testés par les clients du site Spareka) mais surtout une chaîne YouTube de tutoriels ludiques et rapides (3minutes maximum) pour apprendre à changer soi-même les pièces les plus souvent endommagées !
Cette chaîne est la fierté de l’entreprise, avec plus de 2 millions de vues, ce qui en fait la chaîne de tutos la plus consultée en France. Mais il y a de quoi ! Les techniciens-conseils rencontrés lors de cet atelier sont de vraies mines d’or pour comprendre les dysfonctionnements de nos appareils : leurs discours est clair, et les démonstrations semblent d’une incroyable facilité !
“Grâce à un catalogue quasi-exhaustif d’environ 8 millions de pièces de rechange et nos vidéos, nous souhaitons démontrer que “réparer c’est facile”, car les consommateurs ont bien compris que c’est aussi plus économique. Les français dépensent en moyenne 362€ pour du nouvel électroménager. L’achat de pièces détachées , c’est en moyenne 50€. Nous avons chiffré à 20 millions d’euros l’économie totale réalisée par les consommateurs depuis le lancement de Spareka, précise Geoffroy Malaterre. Pour le moment, Spareka se concentre sur le coeur de son activité de vente de pièces détachées (basée à Paris, que ce soit le service client ou technique) mais aimerait développer une Repair School pour diffuser une pédagogie de la réparation 2.0, et proposer de prochains ateliers à leurs clients pour les aider dans leurs travaux de bricolage.
Repair Café : réparateurs agrées “ConsoCollab”
C’est au Pays-Bas, l’autre pays de l’écologie, qu’est né le premier Repair Café en octobre 2009. Pour Martine Postma, la créatrice du concept, il s’agissait à la fois d’échanger ses connaissances pour réparer ou recréer du lien social autour d’une thématique : l’écologie, et la fin de l’obsolescence programmée. Organisé en association dès 2010, les Repair Cafés deviennent une “marque de fabrique”, leurs réseaux se développent de manière rapide (150 en 2013 aux Pays-Bas) et s’exportent partout dans le monde, de l’Europe au Japon en passant par les États-Unis. Actuellement, en France, on compte près de 50 Repair Cafés officiels.
Les gens viennent au Repair Café avec leurs appareils endommagés pour trouver des conseils sur la pièce à changer ou plus typiquement faire réparer. Le Repair Café sert donc de devis gratuit, d’atelier de réparation mais surtout un lieu de convivialité, où l’on passe un bon moment, même si l’appareil n’est pas réparable. Les curieux sont les bienvenus et à défaut d’avoir un appareil en passe, ou un objet cassé, on peut toujours échanger sur la meilleure méthode pour réparer ou créer. A la différence également des deux sites, les Repair Café ont les spécialités de leurs bénévoles : petit électronique, électroménager, vélo, petit mobilier, vêtement, jouet d’enfants… C’est évidemment là leur force, mais aussi leur faiblesse.
Un Repair Café est un concept basé sur la gratuité, cependant, il n’est pas interdit de laisser une petite pièce à la personne qui vous aura dépanner, certains posent même une petite tirelire, à la discrétion des consomm’acteurs.
Quelles solutions pour une entreprise engagée?
Pour le moment, aucune différence n’est faite entre un déchet électroménager de particulier et d’entreprise, si ce n’est le mode de collecte (source Syctom http://www.syctom-paris.fr/edi/traiter/dechet/categorie.html ). Le choix est souvent du fait qu’une machine en panne coûte plus qu’elle ne rapporte, et que tout plan comptable “provisionne” chaque année pour l’achat d’une nouvelle machine. Cependant, les entreprises qui intègrent le développement durable dans leur stratégie peuvent faire le choix de se tourner vers des organismes agrées comme Emmaüs ou le réseau Envie pour donner une nouvelle vie aux appareils usagés.nLa société Comptoir des Lys, par exemple, basée à Somloire propose ses vieux ordinateurs à la Bootique des Ateliers du Bocage (Emmaüs) de Bressuire. Les Assises de l’Economie Circulaire, qui se déroulaient les 16 et 17 juin dernier, ont d’ailleurs révélés un rapport sur ce marché en pleine expansion. “L’économie circulaire est créatrice de richesse : une étude de l’Union européenne a calculé que les efforts déployés pour réduire, par des usages plus efficaces, de 17 % la consommation globale de ressources (matières premières, énergies…) augmenteraient le PIB de 3,3 %. En France, cela générerait entre 200?000 et 400?000 emplois” indique Patrick Souet, directeur adjoint Économie Circulaire et Déchets à l’ADEME.
Au grand dam de ses détracteurs, l’écologie offre donc de nombreuses solutions pour réparer ou nos appareils. Rappelons également qu’un entretien régulier et le nettoyage de nos appareils permet de leur offrir une vie plus longue. Sur aboneobio, vous trouverez de nombreux produits pour prendre soin de votre électroménager, comme des tablettes anti-calcaire pour lave-linge et lave-vaisselle ou les gants en microfibre, parfaits pour chasser la poussière tout en douceur pour votre matériel high-tech.
2 réponses à “Repare toi-même ! J’ai testé la réparation à moindre coût”
Je vous remercie de votre partage sur la réparation de nos appareils électroménagers. Moi, je ne savais pas qu’on produisait tant de déchets par habitant (5,3 tonnes chacun pour l’année 2012 est énorme ! ). En somme, grâce à votre article, je réfléchirai à deux fois avant de le jeter la prochaine fois que j’ai un appareil électroménager en panne
Merci beaucoup de vos conseils et bons plans 🙂