Quand le Haut Conseil de Biotechnologie veut nous faire avaler des OGM

Auteur: admin

Crée en 2008, le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) est une instance indépendante chargée d’éclairer différents Ministères sur toutes les questions autour des biotechnologies, et plus précisément un sujet brûlant : les OGM (organismes génétiquement modifiés).

Alors que la France s’oppose à Bruxelles depuis des années sur la question des OGM, il semble que le HCB souhaite infléchir sa position depuis l’apparition d’une nouvelle technologie d’OGM : les NPBT (New Plant Breeding Techniques) une nouvelle technique impliquant une mutagénèse plutôt que l’introduction d’un nouveau gène. Des OGMs qui selon certaines définitions capillotractées (ndlr : tirées par les cheveux) ne sont pas des OGM… puisqu’ils sont obtenus par NPBT, et ne se soumettent pas aux législations précédentes sur les OGM. Un magnifique tour de passe-passe pour introduire petit à petit des organismes génétiquement modifiés dans notre vie et nos assiettes.

Sept associations claquent la porte

Si des tensions se faisaient sentir depuis plusieurs semaines au sujet des nouveaux OGM, la rupture est consommée ce mercredi 13 avril avec l’envoi d’une note sur la démission de 7 associations représentants la société civile du HCB. En effet, Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, le Réseau Semences Paysannes et l’Union Nationale de l’Apiculture Française quittent cette instance qu’ils jugent aux mains des lobbyistes de l’agrochimie et des OGM.n“Nous avons tout essayer “de l’intérieur”, précise Bénédicte Bonzi porte-parole de l’association démissionaire Les Amis de le Terre. Nos voix n’étaient plus audibles et nous avons considérer que rester, c’était cautionner des positions sur lesquelles nous sommes en total désaccord”.

Peine perdue puisqu’aujourd’hui le HCB, avec la complicité du gouvernement français, méprise tout avis contradictoire aux intérêts de l’industrie des OGM, indique le communiqué.

On change de nom et tout va mieux ?

A l’instar de ces entreprises qui ont du changer de nom suite à un scandale (Le Crédit Lyonnais pour LCL, Spanghero pour La lauragaise…), les OGM s’offrent un petit rebranding, comme on dit dans les alcôves de la communication et du marketing pour mieux tromper le consommateur.

Le problème est que cela va plus loin dans la technologie, mais sans l’évaluation ou l’information nécessaires pour une décision éclairée, poursuit Bénédicte Bonzi. Pour nous, le principe de précaution n’est pas optionnel. La décision prise par le HCB de publier un avis scientifique tronquée ne prend pas en compte les alertes comme celle d’Yves Bertheau , mais seulement les avis donnés par un groupe de travail constitués de membres travaillant avec les nouvelles techniques. ””

“Devine qui vient pour manger !”

Bruxelles n’est pas hostile aux OGM, mais laisse encore ce pouvoir aux Etats membre de décider – ou non- de l’introduction d’OGM dans les cultures, dans les nourritures destinées aux animaux d’élevage, ainsi que sur l’étiquetage (en France, il est obligatoire pour les produits alimentaires contenant plus de 0.9% d’OGM). Un avis favorable du HCB concernant ces NPBT ouvrirait une brèche (pour les industriels) dans la législation française, plutôt dure, sur les OGM.

Peut-on imaginer manger des organismes génétiquement modifiés dans nos aliments qui ne soient pas des OGM, selon leur définition légale ? Pour Bénédicte Bonzi, “on touche là au coeur du problème. Que serons-nous dans quelques années si les professionnels de l’agro-industrie décident pour les consommateurs? Nous ne souhaitons pas d’une société où tout un chacun devrait devenir un expert pour que son choix pèse dans la balance.

Les 7 associations précédemment citées assurent qu’elles continueront à se mobiliser et à alerter l’opinion publique sur ce sujet. Une affaire à suivre …
nIci : la version de la présidence du HCB

Enregistrer

Les commentaires sont fermés.