Sur le papier, les poules semblent avoir un intérêt certain pour la réduction des déchets et il semble apparemment compatible d’être végan (tout au moins végétalien) et d’adopter une ou plusieurs poules. Il faudra alors adopter des animaux “sauvés” des abattoirs et laisser les œufs aux poules pour qu’elles les couvent ou les picorent afin d’avoir leur apport en calcium. Nous avons rencontré deux jeunes femmes, habitant en région parisienne, totalement conquises par leurs poules, et c’est elles qui en parlent le mieux.
Dounia est une jeune cheffe d’entreprise qui a accueillie par hasard un poussin en avril 2011 et qui n’a jamais pu s’en séparer, séduite par sa vivacité et son intelligence. A présent c’est une poule rousse fermière de 5 ans, répondant au nom de CRS, “un drôle de nom pour ce gallinacé, qui lui vient de sa manière de taper du pied lorsqu’elle est se presse pour quelque chose. On dirait un un vrai régiment.”
CRS vit principalement, et par choix, en intérieur comme n’importe quel animal domestique
Jalouse, capricieuse, curieuse, coquine “Elle a beaucoup de caractère, car elle a été gâtée dès son plus jeune âge… Ce qui est incroyable c’est qu’elle a réussi à adopter un moyen de communication pour nous montrer explicitement ce qu’elle veut. elle n’hésite pas à nous appeler, nous regarder pour qu’on la suive, ou pour lui ouvrir la porte. Elle tape sur la porte du placard où ses biscuits sont rangés, et elle est même en mesure de reconnaître le paquet parmi tant d’autres. et pour rentrer à la maison, elle tape à la porte ou nous appelle directement. elle change aussi de tonalité de sons pour nous faire comprendre ce qui lui plaît, ce qu’elle demande gentiment ou encore comprendre quand elle n’est pas contente! (rire)”
CRS n’a pas de cabane dans le jardin, car étonnement, elle n’en a jamais voulu. Elle a choisi de dormir dans la cuisine dans une boite en carton, où a été découpée une “portière” pour qu’ elle puisse entrer et sortir librement. Mais sa zone de vie ne s’arrête pas à la cuisine, car elle reste libre de ses mouvements. Par conséquent, il est très fréquent de la rencontrer dans le couloir ou le salon, où elle rejoint ses maîtres. “Elle demande à s’asseoir sur nos genoux. Mais la chose la plus importante est de lui laisser accès au jardin (quand il ne fait pas froid). Elle a besoin de gratter avec ses pattes, d’aller à la chasse aux insectes et surtout d’aller chercher dans la nature, des choses qui ne sont pas forcement présents dans les graines tels que le gravier, pour faciliter la digestion, ou encore le calcaire pour les œufs.”
Pour Dounia “adopter une poule c’est génial !” Elles ont du caractère et on ne s’ennuie jamais avec elles. Comme tout animal c’est un investissement en temps et en amour. Toutefois si il est question de la laisser vivre en appartement toute l’année, elle en sera malheureuse, elle regardera à travers la fenêtre car elle a besoin de verdure et de terre à gratter.
Et si on lui demande son avis sur l’adoption d’une seule poule, “ce n’est pas une très bonne idée car c’est un animal social qui ne supporte pas la solitude. Comme nous sommes 3 à la maison, nous nous organisons pour ne pas la laisser seule plus de 4 heures en intérieur (durant la période hivernale) sinon elle peut déprimer et vous aurez un risque de piquage… il est donc préférable d’en prendre 2 en même temps pour qu’elles puissent vivre sans se sentir seules.”
Un grand jardin, des animaux, et l’assurance de savoir ce qu’on mange
Pour Alexia, future maman très active, qui ferait pâlir d’envie la devise (elle-même) “un esprit sain dans un corps sain”, le choix d’avoir des poules est tout autre ” j’adore les poules, je voulais un grand jardin exprès pour y installer un poulailler. Le côté pratique des poules c’est évidemment de récolter des œufs frais, et surtout de savoir d’où viennent les œufs et ce que mange les poules. Le bonus c’est que je n’ai plus de déchets organiques depuis 1 an qu’elles sont là”
Les poules d’Alexia disposent d’un grand enclos de 30m2 divisé en deux. Une partie dans un cabanon et une partie extérieur. Tout est entièrement grillagé pour les protéger des prédateurs. Elles ont accès au deux parties comme elles le veulent il n’y a pas de porte. Juste une entrée à leur taille, ainsi que des perchoirs et une ancienne armoire avec de la paille plus des caisses pour pondre.
“Les poules sont faciles à vivre dès que l’on a de la place et du temps à leur consacrer, par exemple :pour nettoyer leur poulailler régulièrement ou traiter les poules contre les parasites… En fait c’est comme un chien. On ne peut pas partir en vacances et les laisser seules plusieurs jours. Elles ont besoin de graines et d’eau à volonté. Et il faut ramasser les œufs régulièrement. C’est un investissement, mais c’est surtout un plaisir de les entendre, elles me reconnaissent quand j’arrive, je peux les porter les caresser, ramasser les œufs et les partager avec ma famille.”
Bon à savoir avant d’adopter une poule
Dounia conseille d’observer son comportement, de rester à l’écoute de son animal, pour anticiper les maladies ou infections suites aux blessures éventuelles. Comme n’importe quel animal de compagnie, il faut apprendre à analyser ses faits et gestes permet de mieux comprendre ses besoins et d’arriver à communiquer avec elle.
Si votre poule décide, comme CRS, que la maison est plus agréable que son poulailler dans le jardin et que vous la laissiez faire, il faudra pourtant accepter les corvées de nettoyage : “ Comme les lapins, les poules ne se retiennent pas de fienter ! J’ai investi dans des lingettes pour les nettoyer immédiatement. En 1 an nous avons réussi à lui apprendre à ne pas faire partout, du coup elle sait qu’il ne faut pas sur le canapé, ni les lits, ni sur nous, elle descend directement et va sur le sol.” Pour les personnes seules, une poule représente également du temps à lui consacrer tous les jours, car la poule n’est pas comme un chat ou un chien, des animaux qui peuvent accepter la solitude pour une courte période.
Cotentin Traitement, à l’initiative de l’opération « Ca roule ma poule » a édité un guide pour les nouveaux adoptants de poules (à télécharger et consulter ici), et il existe divers sites internet pour se renseigner quant à l’entretien des poules. Les Editions Terre Vivante ont même édité un agenda 2016 mettant en avant les poules ! Visionnaire !