Le plastique, pas si fantastique ? Emballages alimentaires, flacons, bouteilles… Dur dur de s’en passer dans notre quotidien. Pour préserver l’environnement et parce que les ressources en pétrole sont limitées- les industriels sont en quête d’alternatives.
Chaque année, près de 265 millions de tonnes de plastiques sont consommés sur la planète. Du plastique majoritairement fabriqué à partir d’hydrocarbures, issus du pétrole. Deux autres alternatives au plastique fossile sont à suivre de près : le RPET (du PET Recyclé) et le PE végétal.
Plastique végétale, l’innovation du 21ème siècle ?
Le plastique végétal est en fait une résine végétale fabriquée essentiellement à partir de cannes à sucre, même si des tests sont également menés sur la pomme de terre et le maïs. L’avantage de la canne à sucre ? Tout est utilisé : le sirop de sucre est transformé en éthanol, tandis que la bagasse (détritus de la canne) sert à la production d’énergie pour fabriquer ce même éthanol.
Mais cette culture est-elle sans risque ? « Il n’y a pas de déforestation causée par la canne à sucre, assure Clémence Le Prince, responsable commerciale de Creative Vision of Packaging (CVP), fabricant et distributeur d’emballage plastique. Elle est cultivée à Sao Paulo, au Brésil, à plus de 2000 kilomètres de la forêt amazonienne, et un code de conduite a été rédigé par les producteurs d’éthanol. » La société Braskem, productrice de cette résine végétale, n’utilise que 0.02 % de la surface exploitée au Brésil. D’autant plus qu’un hectare (soit un terrain de football) permet de produire 82,5 tonnes de canne à sucre, 7200 litres d’éthanol et 3 tonnes de PE végétal.
Quid du PE végétal contre le PE fossile ? « Même performance esthétique, même compatibilité, même filière de tri » énumère la responsable commerciale Clémence Le Prince de CVP.
L’avantage du PEHD vert est de réduire les émissions de CO2 : la canne à sucre capte du CO2 pendant sa phase de croissance. Clémence Le Prince estime qu’un PE pétrole émet 1.9 tonnes de CO2, tandis que le PE végétal en absorbe 2,15 tonnes. En clair, un flacon en plastique fossile d’1L émet 251,55 grammes de CO2, tandis que le même flacon en PE végétal capte 35,10 grammes de CO2.
Avec une offre sur le marché de plus en plus présente comme avec les marques de Cosmétique bio du groupe Ekibio , la production annuelle de PE végétal est estimée à près de 200 000 tonnes. Cela représente « 920 000 tonnes de CO2 en moins, soit l’émission annuelle de 920 000 voitures, ou celle produite pour la consommation d’énergie annuelle de 226 000 familles ».
Le plastique végétal issu de la canne à sucre n’est pas la seule alternative aux énergies fossiles. De nouveaux bioplastiques font leur apparition : ceux fabriqués à partir d’algues brunes. Comme Algoe cette société qui développe des objets plastiques avec des algues. Dans ce cas, ils ne sont pas recyclables mais compostables. Une fois mis en terre ce plastique devient biodégradable !
Clémence Le Prince souligne tout de même qu’il est difficile de comparer le PEHD végétal, le RPET et le bio PET. « Ce n’est pas la même filière, pas la même matière ni les mêmes usines de production. »
Recyclé et encore recyclable
Trois plastiques sont recyclables en France : le PP (polypropylène), le PEHD (polyéthylène haute densité) et le PET (polyéthylène téréphtalate). Tous les plastiques contenant des « S » dans le nom, comme le PS (polystyrène), sont systématiquement refusés par Ecocert. « Il s’agit de produits multicouches impossible à trier », explique Clémence Le Prince.
Le PET recyclé est utilisé dans plusieurs domaines d’activités comme les produits d’entretien écologique Etamine du lys dont les flacons de liquide vaisselle contiennent 25 % de plastique recyclé ou encore la marque Rainett qui utilise jusqu’à 80 % de matière recyclé dans ses emballages.
Dans l’alimentaire des groupes comme Danone, ou Coca-Cola se positionnent également depuis plusieurs années avec cette matière issue du tri quotidien des consommateurs.
C’est aussi le cas avec la marque Preserve qui propose des articles haute gamme en plastique issus du recyclage des pots de yaourts et autres barquettes plastiques de beurre et fromage frais. Boite de conservation recyclé, brosse à dents écologique et le tout sans Bisphénol A, qui est classé comme perturbateur endocrinienne et entraîne des troubles hormonaux.
Avec un million de bouteilles produites à la minute et une augmentation de 20 % d’ici 2021, on imagine que la matière est disponible et pallie nos besoins. Sauf que non, ce volume impressionnant dépasse largement les efforts de recyclage et moins de la moitié des emballages est recyclée. Pour le reste… ils finissent souvent dans les océans.
C’est ainsi qu’une initiative de la marque Ecover a été récompensée lors des trophées Natexpo 2017. La marque propose un liquide vaisselle dont la bouteille est composée à 50 % de plastique récupéré dans les océans.
Avec le projet de Oceanclean up qui démarrera en mai 2018, ce type d’initiative sera généralisable.
Et si nous réduisions nos déchets et changions notre mode de consommation ?
Dans cette optique, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé ce mercredi vouloir recycler 100 % des plastique d’ici 2025.
Il nous reste encore la solution du sans plastique notamment avec les bouteilles d’eau minérale où l’impact environnemental est considérable.
Comme la chaîne de magasins bio BIOCOOP, militante de la première heure qui a fait le choix de ne plus proposer de bouteilles plastiques dans ses magasins. Sur leur site internet, il est même possible de calculer l’impact de sa consommation d’eau en bouteille sur l’environnement.
Alors on ressort la gourde et on profite des soldes pour rejoindre la Gobi communauté une marque en plastique recyclée, fabriquée en France et personnalisable !