Livret A, Plan épargne logement, assurance-vie, immobilier… Il n’est pas toujours facile de savoir où placer son argent. Et si on en profitait pour faire un geste pour la planète ?
Plusieurs alternatives au livret d’épargne traditionnel existent pour faire grandir son épargne tout en gardant son âme d’écolo.
Le plus sûr : le LDDS
Le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) est un livret d’épargne est somme toute assez classique. Son taux de rémunération est aligné sur celui du Livret A (0,75 % actuellement), et les retraits et versements sont libres. Son plafond est fixé à 12 000 euros, et ses intérêts ne sont soumis ni à l’impôt sur le revenu ni aux cotisations sociales.
Ce livret a été créé en 1983, et s’appelait CODEVI (Compte pour le Développement Industriel). Il était à l’origine destiné au financement des PME. En 2007, il change de nom et devient le LDD (Livret de Développement Durable), tandis que la destination des fonds collectés s’étend au financement en faveur de l’environnement (comme les travaux d’économies d’énergie dans les bâtiments anciens par exemple). Depuis le 1er janvier 2017, le LDD s’est doté d’un « S » pour Solidaire : les fonds collectés sur ces livrets sont désormais également utilisés pour financer l’économie sociale et solidaire.
Votre banque le propose certainement, il suffit de demander à votre banquier.
Le plus solidaire : l’épargne de partage
Plusieurs banques proposent des livrets d’épargne de partage. Ces derniers permettent de partager avec une association ou fondation une partie des intérêts perçus.
Le Crédit Coopératif propose ainsi le Livret Agir. Au même taux que le Livret A (0.75% actuellement), il permet d’épargner jusqu’à 15 300 euros. La moitié des intérêts perçus est reversée, au choix, à l’une des 21 associations partenaires, comme France Nature Environnement ou Surfrider Foundation Europe.
Avantage non négligeable : comme ce partage se fait sous forme d’un don à l’association, cela engendre une réduction fiscale. Vous pourrez ainsi déduire de vos impôts de 66 à 75 % des dons effectués, selon la nature des associations bénéficiaires.
Le plus de choix : l’assurance-vie
Souvent annoncé comme « le placement favori des Français », l’assurance-vie possède de nombreux avantages pour les épargnants. En effet, elle bénéficie d’une fiscalité réduite, et permet, entre autres, de se constituer un capital ou de transmettre facilement un patrimoine.
L’épargne placée sur une assurance-vie est répartie entre différents supports (ou fonds). Si vous choisissez une gestion pilotée, l’organisme où vous avez votre assurance-vie (banque ou assurance), fera les placements sur différents fonds. En gestion libre, ce sont les épargnants qui choisissent où ils vont investir.
Pour s’y repérer parmi les différents supports d’investissement, plusieurs labels ont été créés. Le Label ISR Novethic a été créé en 2009, et est attribué aux fonds d’Investissement Socialement Responsable (ISR). En 2013, il a été complété par le Label Fonds Vert Novéthic, destiné aux fonds thématiques environnementaux.
De son côté, le label Transition Ecologique et Energétique pour le Climat (TEEC) a été lancé fin 2015 par le Ministère de l’Environnement. L’argent investi sur ses fonds servira au financement de la transition écologique et énergétique.
Le plus professionnel : le crowdlending vert
Le Crowdlending est une forme de financement participatif. Des entreprises en besoin de financement soumettent leur projet à une plateforme. Ici, les internautes financent le projet en échange de prise de participation au capital ou d’un prêt avec intérêts.
Aujourd’hui, plusieurs plateformes existent pour investir sur ce type de projet. On notera par exemple le site Lumo, spécialisé dans les projets d’énergie verte, ou encore Lendosphère pour le développement durable. Installation de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes… L’épargnant choisit lui-même l’entreprise à qui il veut prêter de l’argent, et la somme investie. Il faudra néanmoins être vigilant à la solvabilité de l’entreprise. Sur ce type d’investissement, le risque zéro n’existe pas.
Le plus innovant : investir dans une forêt
Et si vous achetiez des arbres ? Nouveau phénomène, investir dans des forêts peut parfois se révéler très intéressant. Sans oublier que cela fait du bien à la planète.
Depuis son lancement en 2016, la start-up bretonne EcoTree a permis de planter 14 954 arbres, soit près de 208 000 kilos de CO2 absorbés, l’équivalent de 415 vols Paris/New-York.
Le principe est simple : on achète un ou des arbres, et on récupère le prix de la vente quand celui-ci, arrivé à maturité, c’est-à-dire quand il est coupé pour être revendu comme matériau. Douglas, épicéa de Sitka, thuya géant, chêne… A vous de choisir l’arbre que vous voulez acheter, à partir de 15 euros, et son degré de maturité. Jeune plant, semi-mature, mature : le prix à l’achat ne sera pas le même, et la durée d’investissement non plus. En effet, il faut compter 10 ans pour couper un arbre mature, contre 30 à 60 ans pour un jeune plant.
Le prix de revente étant fixé sur le cours du bois au moment de la coupe, EcoTree ne peut garantir des années en avance le rendement de ses arbres. Néanmoins, l’Observatoire économique de l’interprofession nationale France Bois Forêt propose un indicateur du prix de vente des bois sur pied. Ainsi, nous pouvons constater que cet indicateur a grimpé de 3 % entre 2015 et 2016, pour atteindre les 58 euros par m3, soit 2 euros de plus par rapport à l’année précédente.
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