Chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversés dans nos océans. Appelé 7e continent, cet amas empoisonne les espèces vivantes et pollue la mer dans laquelle nous nous baignons. Pour lutter contre cette invasion d’origine humaine, place à la sensibilisation sur le terrain.
Comment lutter contre la pollution des océans ? En misant sur la sensibilisation, principal levier pour faire changer les comportements. Solution la plus proactive, l’opération de ramassage des déchets rejetés par la mer. Objectif : éliminer un maximum de polluants et limiter le nombre d’espèces maritimes étouffées. Voilà pour la partie visible du 7e continent. Mais la surface la plus étendue du 7e continent se cachant sous l’eau, il faut aussi trouver des solutions… en profondeur.
Des sciences participatives !
« Le mieux reste d’agir en comprenant », motive à ce sujet Leïla Baron, animatrice pour l’association Cap vers la nature à Concarneau (Finistère, Bretagne). L’association se concentre principalement sur les déchets microscopiques (invisibles). Il s’agit des particules de plastique issues de la dégradation des grands morceaux (visibles), et ingérées par le plancton qui se nourrit habituellement d’algues. Quand on sait que cet organisme est essentiel à l’équilibre de l’écosystème marin et constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire des poissons que nous mangeons, il y a de quoi s’inquiéter. D’autant que les espèces filtrantes comme « les moules, les huîtres ou encore les vers de vase » avalent eux aussi ces petits débris de plastique.
« Au quotidien, je vais à la rencontre de collégiens, d’enseignants ou de professionnels de la mer », décrit Leïla Baron. « On effectue ensemble des prélèvements d’eau de mer pour analyser sa composition et repérer la présence de plastique. » Munis d’un smartphone et d’une lentille spécifique, les volontaires peuvent analyser le plancton.
Le crédo ? « Informer, éveiller la conscience et la curiosité en alliant plaisir et utilité. Le ton n’est pas moralisateur. Nous expliquons à quel point la gestion des déchets est primordiale pour éviter que le plastique ne se retrouve à la mer. » Faire évoluer les consciences prend du temps. Mais la protection de l’environnement et des Hommes en dépendent. « Au bout d’un moment, l’océan va devenir un poison plus qu’une source d’alimentation. »
Du plastique recyclé en carburant
A Concarneau toujours, la fondation Explore a construit un prototype de navire spécial. Ce dernier « fonctionne grâce à un carburant fabriqué à partir de plastique recyclé par la pyrolyse», nous explique Charlotte Genest, chargée de communication de la Fondation. « En misant sur le recyclage, on prend le problème à sa source. Ainsi on prouve aux gens que le plastique peut devenir une matière première ». En 2020, un catamaran fonctionnant sur le même principe rejoindra les côtes asiatiques, africaines et américaines (sud) pendant 3 ans pour une sensibilisation plus globale.
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